De 1535 à aujourd'hui


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Le diocèse de Trois‑Rivières célèbre son 150e anniversaire. Il n’est pas sans histoire mais nous sommes sans mémoire. De grands noms ont glissé dans l’oubli. Des événements marquants sont effacés de toutes les mémoires.
 
À chaque jour, il est question du boulevard des Récollets.
Posez la question : Les Récollets, un nom de fleur ou une sorte d’oiseau? Le Pont Lejeune? Et ce bronze magnifique, rue Bonaventure, qui représente‑ t‑il? Mgr Laflèche. Qui est ce Monseigneur un peu poseur?

En 1852, le diocèse de Trois‑Rivières n’a pas surgi en vertu d’une génération spontanée. C’est plutôt l’aboutissement d’un travail d’évangélisation bicentenaire où les Jésuites, les Récollets, les prêtres séculiers et des communautés comme les Ursulines et plusieurs autres ont joué un rôle déterminant.
 
Avant 1852, toute la région rive nord et rive sud faisait partie de l’archidiocèse de Québec. On découpa un vaste territoire à même cet archidiocèse démesuré pour former le diocèse de Trois‑Rivières. Le nouveau diocèse était très vaste. D’est en ouest, rive nord, il s’étendait de Sainte‑Anne‑de‑la-Pérade à Maskinongé; rive sud, il s’étirait de Deschaillons à Yamaska. Du nord au sud, il couvrait la vallée du Saint‑Maurice jusqu’aux « lignes »qui englobent les Cantons‑de‑l’Est.

Neuf évêques se sont succédé à la direction du diocèse. L’un, le troisième, Mgr Cloutier, resta en poste pendant 35 ans. Un autre, le cinquième, Mgr Roy, séjourna à Trois‑Rivières moins de deux ans. Il faudrait que tout diocésain puisse décliner le nom de nos neuf évêques, de Mgr Cooke, l’évêque pionnier, à Mgr Luc Bouchard, l’évêque actuel. Les neuf méritent notre reconnaissance. Il faut donc les connaître. Chacun des huit a contribué selon son tempérament et les circonstances au progrès spirituel, social et culturel de la région.

La vie de l’Église ne se développe pas en parallèle à la vie du milieu, elle en épouse le mouvement. Ainsi on peut refaire l’histoire du boom industriel qui a fait naître Grand‑Mère, Shawinigan et qui a tiré Trois-Rivières de sa somnolence, en retraçant la naissance et le développement des paroisses de ces endroits.

Évoquer les grandes heures du diocèse, c’est parler du Père Frédéric, du Sanctuaire du Cap, du Congrès eucharistique diocésain. C’est aussi parler d’écoles normales, de la naissance de l’université, des oeuvres de loisirs, de la question sociale, des services sociaux, d’un réseau d’écoles et d’hôpitaux, autant de domaines où l’Église d’ici, surtout au XXe siècle, a joué un très grand rôle.

Pratiquement, tout en faisant la part des choses, l’histoire de notre région ne saurait être que profane. Extraits du livre de Jean Panneton